Dis le ciel, ça te dirait pas d’aller pisser un peu plus loin ? Parce que là, ça commence à bien faire la petite plaisanterie. Cela fait trois mois que tu fais sous toi… Tiens, t’es comme les pisseurs de ma rue…
Si si…
Cela paraît incroyable qu’au XXIe siècle, alors qu’on nous bassine (sans doute à juste titre la plupart du temps) avec l’hygiène, la propreté, la santé etc., alors qu’on nous interdit de manger, de boire ce que nous voulons quand nous le voulons pour des raisons de santé publique, l’incontinence publique ne pose de problème à personne. Pisser, ça, on peut, n’importe où et n’importe comment. Surtout n’importe où. Eh oui, le ciel, t’as rien à craindre, personne ne viendra t’emmerder parce que tu te répands sur la voie publique. Et t’en profites, petit salopiaud. Mais rira bien qui rira le dernier…
C’est vrai, il y a encore un paquet de mecs à pisser dans la rue. Même la gratuité des pissotières ne les incite pas à plus de propreté. Non, il faut qu’ils fassent ici et maintenant, là, tout de suite, pire que des gamins ou des animaux. Et ici et maintenant, malheureusement, c’est souvent sur la grille de mon immeuble.
En pein quartier ultrabobo, à toute heure du jour et de la nuit, il y en a toujours un pour se carer-là, les pattes écartées, et asperger d’urine notre cour. C’est comme ça que j’ai pu voir un nombre impressionnant de services trois-pièces. Quand vous partez au petit matin pour aller bosser, quand vous accompagnez vos enfants à l’école, quand vous sortez faire vos courses ou quand vous rentrez le soir chez vous, ce n’est pas un spéctacle particulièrement ragoutant. Sans oublier l’odeur. Car si la pisse de chat pue, celle de l’homme schlingue. Il y a des matins où le petit déjeuner manque d’aller rejoindre ces déjections.
Mais des fois, on se venge…
Il était environs 23 heures. La famille rentrait d’une journée à crapahuter dans Lille dans le froid de janvier. En arrivant devant la grille de notre immeuble, nous sommes tombé sur un type, manteau de cuir, pantalon élégant et chaussures de cuir, en train de se débraguetter pour se soulager. Ni l’arrivée d’habitants de l’immeuble ni même la présence d’enfants n’a semblé le faire changer d’avis. Ouvrant la porte, je lui ai demandé d’aller pisser ailleurs. Il m’a envoyé bouler de façon on ne peut plus grossière. Classique.
Je suis entrée avec les filles qui tombaient de sommeil. Le Nôm est resté en arrière, apostrophant le malotru qui, la bite à la main, lui proposait de se battre. S’il n’avait pas peur du Nôm, il ne craignait pas non lus le ridicule. Ils se sont mis à aboyer, chacun d’un côté de la grille. On aurait deux clébards. Ce qui m’a rappeler la façon dont mes parents séparaient leurs chiens quand il se battaient : le jet d’eau.
« Il nous faudrait un tuyau d’arrosage », ai-je soupiré. Et Lou de me répondre, comme s’il s’agissait de me passer le sel : « Mais nous en avons un… » Nous nous sommes regardées et nous avons ouvert la porte du local poubelle. C’est là, effectivement, que la gardienne de l’immeuble range le très long tuyau qui lui sert à nettoyer la cour et le trottoir, le matin. Ne faisant ni une ni deux, nous avons désenroulé l’objet et je l’ai tiré vers la cour. Une fois devant la grille, c’est moi qui me suis bien carrée sur mes jambes et j’ai crié à Lou : « Vas-y ! » le Nôm s’était poussé et mis à l’abri. Lou a ouvert le robinet. J’ai longuement et très copieusement arrosé le pisseur, ivre de rage. Celui-ci voulait tellement en découdre qu’il ne pensait même pas à s’enfuir. Une fois le bonhomme trempé des pieds à la tête, j’ai rangé le tuyau et nous sommes montés nous coucher. Laissant le connard fulminer et se prendre une bonne congestion pulmonaire. Va mourir !
La vengeance, ça ne se mange pas toujours froid. Et même parfois, c’est bon !
1. Le vendredi 24 août 2007, 13:50 par Vroumette
J’ai adoré « se bagarrer la bite à la main ». Il confondait peut-être sa quéquette avec une épée star wars …
2. Le vendredi 24 août 2007, 14:34 par anita
ouarf!!!!!!
j’ai expérimenté, en de pareille circonstances, le rappel brutal de l’école primaire : « hep! vous là bas! ce que vous avez dans la main, confisqué! »
3. Le vendredi 24 août 2007, 15:33 par Otir
Sourires ! bravo pour le tuyau d’arrosage ! bien trouvé ! et en plus ça lave l’urine déversée. C’est vrai que c’est immonde ça, et j’ai du mal à imaginer tellement j’ai vite oublié ces désagréments citadins.
D’autant plus que l’Amérique est très à cheval sur la chose, même dans les bois, pas question que les petits garçons soient autorisés en cas d’urgence. Et des toilettes publiques il y en a partout et toutes les grandes (et plus petites) surfaces commerciales.
M’enfin que dit la loi ?
En tous cas, ton billet m’a confirmé dans cette impression qu’en France la personne prise en défaut n’a jamais le sentiment d’avoir tort et au lieu de s’excuser attaque toujours celui qui le rappelle à l’ordre !
4. Le vendredi 24 août 2007, 16:23 par Akynou
C’est bien le problème ici. Il y a des toilettes publiques, mais pas partout, et pas dans les magasins par exemple. Et la loi ne dit rien. Ce sont des arrêtés municipaux. C’st vrai que toutes les villes ont pris un arrêté de ce type. Mais le tout serait de l’appliquer. L’amende allant de 200 à 450 euros, je pense que ces messieurs apprendraient vite à se retenir…
Mais le hic, c’est que beaucoup de flics font pareil… quand on a un besoin pressant, la femme se retient, l’homme se lâche…
5. Le vendredi 24 août 2007, 16:25 par Akynou
Vroumette : très virtuelle alors l’épée 
Anita : j’ai essayé ça aussi, mais je me fais traiter pareil. Alors maintenant, j’arrête l’humour.
6. Le vendredi 24 août 2007, 19:20 par Anne
Je vois que Vroumette ne s’est pas remise de l’expo Star Wars ! Héhé, j’aurais adoré pouvoir faire de même, tiens…
7. Le samedi 25 août 2007, 09:03 par Marloute
J’avais déjà remarqué cela.
La femme se retient, l’homme se lâche.
Tu sors d’une soirée pour aller dans une autre, tout le monde est plein de bière. Tout le monde a envie. Et bien là où les filles surmontent courageusement ce besoin, les hommes lancent des petits cris de bébés « P’Tin, j’en peux plus, bon, j’vais pisser ».
Trsè drole cette histoire d’arroseur arrosé.
J’espère qu’il reviendra pas exprès faire pipi tous les soirs devant chez toi…
8. Le samedi 25 août 2007, 14:54 par Fauvette
Ah ce billet me fait très plaisir et me fait rire aussi ! Bravo Akynou ! Moi c’est l’idée du seau d’eau qui me vient, mais ce n’est pas toujours réalisable.
9. Le lundi 27 août 2007, 14:12 par Kinkapricorne
Le truc à dire « eh ! fais attention, tu pisses sur ta laisse ! »
Un truc à avoir chez soi :
Tuyau d’arrosage extensible, 34,90 € chez Nature et Découvertes
(ça sert aussi pour arroser les plants du balcon sans faire 36 aller-retour);-)
www.natureetdecouvertes.c…
Amicalement.