Je ne sais pas pourquoi, je me suis réveillée ce matin en pensant à Agnès Jaoui. Je la revoyais, boudeuse ou excédée dans les quelques films que j’ai vus, celui de Klapisch ou celui d’Alain Resnais dans lequel les personnages chantaient. C’est l’image souvent que l’on retient d’elle, un peu grande gueule, un peu excédée. Pourtant, quand on voit la photo de son disque, on la sent plus douce, moins carrée. Je me demande dans quelle mesure l’image d’éternel bougon de son compagnon ne déteint pas sur elle à nos yeux.
Je me souviens, la première fois que je l’ai vue, c’était au théâtre, dans Cuisine et dépendance. J’étais au milieu de l’orchestre et je ne distinguais pas aussi bien ses traits que sur un écran. Je ne savais pas alors de qui elle était la compagne. J’avais eu ces places par le journal et j’avais emmené une amie. Je m’étais régalée.
Je l’avais trouvée parfaite. Pourtant, effectivement, je ne voyais pas bien ses expressions. Sans doute en avait-elle, mais j’étais trop loin. Mais son jeu était porté par tout autre chose, sa voix, d’abord, son corps qui portait le personnage. A force de voir les acteurs en plan rapproché, on oublie ce qu’ils savent faire, l’étendu de leur jeu, à quel point ils peuvent investir un personnage, leur donner de la chair et de la voix.
On ne sait rien d’elle, d’eux. On ne sait pas s’ils ont des enfants. Comme quoi on peut gérer sa célébrité, et même le fait d’être un couple célèbre, sans étaler sa vie privée. Comme les Rita Mitsouko, par exemple, que j’ai croisé une fois dans un parc avec leurs mômes (ou leur môme et ses copains). Des parents normaux, discrets, qui ne s’étalent pas à longueur de magazine.
Elle, c’est encore une fille que j’aime. Un tempérament. J’en ai connu quelques-unes de femmes de ce genre. Elles m’ont toujours fait envie alors que je pense qu’elles ne comprendraient pas ce qui me fascine chez elle et qui part peut-être d’une chose qu’elles n’aiment pas.
Voilà, c’est à ce genre de chose que je pense quand je me réveille et que j’ai le temps de traîner au lit. Et puis les filles se lèvent et là, je ne pense plus qu’à elles.
1. Le vendredi 1 septembre 2006, 11:08 par Anne
Moi aussi je lui trouve un quelque chose de rare. Elle me fait aussi penser à quelqu’un que j’aime beaucoup, une amie de mes parents, qui hélas ne va pas bien du tout…
C’est vrai que, même quand elle donne des interviews pour faire la promo du disque, elle a quelque chose de plus « rond » que dans ses interviews en tant qu’actrice. C’est rigolo ces facettes qui se complètent, je trouve.
2. Le mardi 5 septembre 2006, 14:55 par avanaé
J’aime beaucoup cette comédienne / actrice aussi ! Elle a quelque chose de rare , je trouve…
Et j’aime bien aussi , la fin de ce billet… ! 