Je voulais tricoter une petite note, mais elle n’est pas venue et je l’ai jetée. C’est bien la première fois que cela m’arrive. Journée longue, irritante, où rien ne va mal mais rien ne va bien non plus… J’ai envie d’aller me mettre sous la couette. Il est 16 h 30 et il fait nuit…
Dieu que je déteste l’hiver.
Quand je sors du bureau vers 18h30, je me retrouve dans une ville qui grouille encore de vie diurne. Je m’arrête alors, je regarde un moment autour de moi pour essayer de trouver d’où va jaillir la lumière, la vraie, pas celle des lampadaires. Et rien… Le noir partout. Je vis de cette façon depuis des années et je n’arrive pas à m’habituer.
C’est beau une ville la nuit, oui, bien sûr, mais une vraie nuit, quand les rues sont presque désertes, quand on ne croise que les couche-tard et les poivrots, quand le silence se déchire. Mais dans cette pseudo noirceur, le bruit est tel qu’il ne s’arrête jamais. Les gens se pressent, se bousculent sous la lumière blafarde des réverbères qui nous font la mine triste et le teint de navet.
Rien à voir avec les nuits caribéennes qui vous enveloppent posément entre 18 et19 heures suivant la saison. Celles-ci sont douces, chaudes, caressantes. Et puis la lumière a été si dense dans les heures précédentes que l’on n’est pas mécontent de baisser l’abat-jour. Et de vivre sans lunettes de soleil. Oui, j’aime les nuits d’été, j’aime les nuits antillaises. Je déteste les punitions hivernales. Rentrez chez vous, bonnes gens, il n’y a plus rien à voir… Cela ne m’étonne pas que dans les pays de la nuit perpétuelle, il y ait plus de suicides que partout ailleurs…
Je n’ai pour l’heure aucune intention de me suicider. J’aime trop la vie. Et j’espère bien, un jour, revoir le soleil de 22 heures…
Le mardi 21 novembre 2006, 18:11 par andrem
A 16h30, de la fenêtre de la Fondation, je contemplais le nuage noir qui nous apportait la nuit avant l’heure en contournant les grands immeubles nuages et le grand carré blanc de la perspective historique, et je me disais que je ferais bien un billet sur ces circonvolutions de noirceur.
Mais je ne pouvais en même temps chercher une idée sur la grève de la grève, sur les ami en ruines, et faire semblant de travailler.
Alors j’ai attendu que quelqu’un se dévoue.
Bonjour, Akynou.
Peux-tu considérer que c’est suffisant comme contribution au dyptique? Ou un peu flemmard?
2. Le mardi 21 novembre 2006, 18:30 par Akynou
un peu flemmard, mais si tu ne peux pas faire mieux, je m’en contenterais 
3. Le mardi 21 novembre 2006, 20:36 par Leeloolene
Ce soir il fait nuit noire à Nantes. Les éclairages publics ne se sont pas allumés ! C’est glauquissime au possible ! D’autant que j’ai dormi tout l’après midi de midi à 16h (ça va ? je prends soin de moi ??). Donc pas vraiment vu la lumière de toute cette journée.
C’est triste, c’est désolant…et ce n’est pas la nuit antillaise… il n’y a pas de bruit, pas de bruits dans les palmiers, dans les bananiers. Je vais peut être mettre un ventilateur pour créer une fausse ambiance !
Je ne doute pas une seconde de l’effet dévastateur de l’hiver sur les personnalités fragiles et réceptives au manque de lumière (suicides, dépression grave…). Ça donne envie de fuir, de dormir, de s’enfermer… Je m’étais dit que cette année je me mettrais à l’hélio thérapie si je déprimais trop… il parait que c’est vraiment bien. C’est purement artificiel, mais je pense que ça doit être assez salvateur. Pour l’instant, ça va je tiens le coup…
Et j’en reviens à notre discussion sur la lumière sous les tropiques. Le soir se couche très tôt aussi… mais on n’en souffre pas du tout. (sauf un peu en décembre c’est pas facile parfois… mais rien de comparable avec ici). Je ne sais pas… étonnant… la chaleur et le bien être qui permettent sûrement de prendre le relais !
4. Le mardi 21 novembre 2006, 21:41 par Akynou/racontars
Leeloolène, je pense que nous faisons là bas largement le plein de lumière dans la journée. Ici, en hiver, quand les journées sont les plus courtes c’est aussi le moment où la lumière est la plus faible. et puis on est enfermé toute la journée…
5. Le mercredi 22 novembre 2006, 12:39 par Oxygène
Ce soir, je penserai à toi et t’enverrai par la pensée un peu de l’alizée tiède, quelques parfums boisés et un grand pan de ciel traversé par les cumulo nimbus de la ZIC
6. Le mercredi 22 novembre 2006, 13:56 par Akynou
Oxygène : oh oui…