Odyssée à Lille (1)

Nous avions décidé d’aller à Lille. Enfin, j’avais décidé que nous irions visiter Lille. Dans cette maison, si je n’organisais rien, nous ne ferions pas grand-chose. Je propose et je dispose. Cela a un côté pratique, mais j’avoue que je ne détesterais pas qu’on m’embarque, ailleurs, de temps en temps, sans que j’ai besoin de m’occuper de rien : ni de la destination, ni du moyen de transport, ni de la durée du séjour.

Nous avions donc décidé de partir à Lille, une journée, parce qu’à cinq, une nuit d’hôtel c’est très cher (nous sommes toujours un de trop…) et qu’en train, Paris-Lille, ce n’est qu’une heure.

J’avais choisi les trains les moins chers. En partant à 6 heure du matin et en repartant de Lille à 22 heures, nous économisions environs 80 euros, que nous avons pu dépensé allègrement dans la bouffe.

A 5 h 30, j’ai donc réveillé les minettes qui faisaient grise mine. Petit déjeuner, préparation du sac avec le goûter, la bouteille d’eau, les appareils photos et la nave va. Enfin, le TGV. Il n’y avait personne dans le train de 6h50, ce qui ne m’étonne pas vraiment. Les filles ont pu s’allonger sur la banquette et finir leur nuit. Le Nom et moi écoutions nos ipod respectif et j’essayait vainement de capturer la pleine Lune avec mon appareil photo. Mais cette garce bougeait tout le temps ! Au moins, si nous pouvions la voir, cette Lune, c’est que le ciel était dégagé et que nous n’aurions pas trop de pluie. Passer une journée dehors quand il fait froid, ce n’est pas toujours plaisant. Mais quand il pleut, c’est pire que tout. Mais pourquoi aller à Lille en hiver alors ?
Parce que je voulais voir les éléphants…

Des éléphants ? A Lille ? Eh bien oui, en l’an 3000, à Lille, il y a des éléphants. Car, voyez-vous, la capitale du Nord est une ville magique où la notion du temps est fort différente de celle du commun des mortel. Entre 2006 et 2007, on vit trois mois en 3000, c’est comme ça… Vous pensez bien qu’un saut dans le temps, ça ne pouvait que me tenter. Surtout s’il y avait ces animaux fabuleux à la clé.

A 8 heures, nous sommes arrivés à destination. Au bout du quai, on voyait déjà des décorations. Bombaydays, la capitale du ch’Nord aux couleurs de l’Inde. Dans la nuit qui s’éclairait peu à peu, nous avons aperçu nos premiers éléphanteaux qui faisaient la ronde derrière le kiosque d’information. Nous sommes sortis de la gare. La façade brillait de mille feux. Bollywood sur Deule, ça avait une de ces gueules. Au hasard – nous n’avions ni carte ni guide, juste quelques feuillets imprimés d’après Internet –, nous avons traversée la place et pris la mesure du spectacle. Une vingtaine d’éléphants nous attendaient, nous faisant une haie d’honneur, le long de la rue Faidherbe jusqu’à la place de l’Opéra. Les filles étaient impressionnées, le Nôm aussi, même s’il refusait de le montrer. Il n’y avait pas un chat dans les rues, juste quelques voitures. La ville était à nous…

A suivre…