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Il faisait beau à cette heure-là. Je surveillais le ciel du coin de l’œil tout en bouclant la valise de Lou qui partait en fin de journée tard vers des cieux plus constamment cléments. Je me disais qu’il était dommage de rester enfermée quand le soleil pointe son nez, que nous aurions pu aller nous promener. C’est si rare…

Il y avait une belle lumière, alors je me suis mise à la fenêtre. Et je l’ai vu, là, installé en plein milieu du trottoir, juste au pied de mon immeuble… Incongru, forcément. Quand on couche à la rue, on choisit en général les recoins, les passages tranquilles, voire, en journée les squares (encore que les gardiens ont pour mission de traquer tout dormeur, fut-il un simple siesteur).

Compte tenu des variations saisonnières

Je suis retournée à la valise, aux vêtements à marquer, aux tee-shirts à compter… Un quart d’heure plus tard, l’éclaircie était terminée. Il pleuvait à verse… L’eau tambourinait sur le toit en zinc, frappait aux carreaux de la verrière. Violente, insistante, impolie.

Paris sous la pluie, comme je m’ennuie… J’ai repensé fugitivement à l’homme qui dormait au milieu du trottoir. En fermant la fenêtre, j’ai jeté un coup d’œil. Il avait disparu.

Compte tenu des variations saisonnières
  1. Le lundi 20 août 2007, 19:18 par Moukmouk

    souhaitons que Dean ( l’ouragan) dégage le bloc météo qui vous tient sous la pluie depuis maintenant une cinquantaine de jours… Un drole d’endroit pour dormir je trouve…

    2. Le lundi 20 août 2007, 20:03 par Akynou

    Moukmouk, ce serait une bonne chose. Mais j’espère surtout que Dean ne fera pas plus de dégât qu’il n’en a déjà fait du côté de la Caraïbes. Quand je vois les images de la Martinique et de la Guadeloupe, j’ai le cœur qui se serre. Et nous ne sommes qu’au début de la période cyclonique… Tous ces gens sans abris et qui ont tout perdu, ces plantations de bananiers totalement écrasées, pliées cassées arrachées et ces ouvriers agricoles qui gagnent déjà une misère et qui vont se retrouver au chômage technique.

    C’est sûr, j’aimerais vraiment que les beaux jours reviennent, mais pas à ce prix là.

    Cela dit, oui, tu l’as dit, drôle d’endroit pour dormir. Je n’avais encore jamais vu ça. Avec ses petites affaires bien pliées à côté de lui et son blouson comme oreiller, il était presque attendrissant :-)

    3. Le mardi 21 août 2007, 13:39 par Saperli

    difficile maintenant de trouver une place pour dormir, c’est pas possible sous les entrées d’immeubles, ni sur les plages, dans le métro y a plein de contrôles, dehors il pleut : on peut supposer que cet homme a profité de la première éclaircie pour vite faire un petit somme, là où il se trouvait….