Une rentrée

Avoir une maman malade le jour de la rentrée, certains pourront penser que ce n’est pas top top. Mais en fait, ce n’est pas si mal, parce qu’elle est là. Le problème, c’est que la mère en question a fini sur les rotules…

7h20 Sonnage de réveil. Les filles se lèvent assez vite, parce qu’elles sont tout de même contentes de retourner à l’école. Je sais, certains parents trouvent cela bizarre, mais il y a des enfants qui aiment l’école. Même si ce n’est pas tous les jours roses pour eux.

8h30 Rentrée de Garance. Il y a la foule des grands jours (c’en est un). La gardienne, la directrice invitent les parents à entrer dans la cour de récré. Nous assistons donc à l’appel des élèves, nous savons tout de suite qui est leur enseignant, on a même la possibilité d’échanger deux ou trois mots avec eux. On sourit, on se retrouve, on se salut, on se demande des nouvelles de nos vacances. Les enfants font de même. Puis les enfants montent en classe et nous repartons vers nos maisons, nos boulots. J’adore ces rentrées si conviviales. c’est tout de même mieux que de rester sur un bout de trottoir.

8h55. Je remonte à la maison et je dis à Lou : « Mais, tu n’es pas encore partie ? » Elle commence au collège à 9 heures. Je ne peux pas l’accompagner car j’ai la rentrée de Léone à la même heure et je n’ai pas encore le don d’ubiquité. Elle part en courant, affolée à l’idée qu’elle pourrait arriver en retard le premier jour. Le collège est juste à côté. Il n’y a pas de risque.

9 heures. Avec les autres CP (parents et enfants), nous entrons dans la cour, chouette, il s’est mis à pleuvoir. Personnellement, je suis déjà trempée, il ne s’agit pas de la pluie, mais de la suée due à la montée de la fièvre. Nous allons rejoindre la directrice dans le préau, qui fait son discours d’accueil. C’est mon dernier discours d’accueil de CP, j’en profite. Léone est à côté de moi et me sert la main. Je sais déjà qui sera son instituteur. Elle aurait préféré une autre et elle a encore un secret espoir que je me sois trompée. Elle fait la moue quand la maîtresse convoitée part avec sa classe, alors qu’elle n’a pas été appelée. L’instituteur fait son appel, nous nous levons et nous rangeons à ses côtés. Pour ce premier jour, les parents accompagnent les enfants dans la classe. Ce qui est sympa. On nous remet les papiers à remplir et à signer (et il y en a). On fait un dernier bisou et un dernier câlin et l’instit nous met gentiment dehors. Tant mieux. Léone me fait un petit sourire. Ça va aller. Puis je me rends compte que je n’ai pas pris LA photo de rentrée de CP. Je me précipite dans la classe, l’instit se marre et me laisse faire. Je rentre à la maison, je suis en nage. Je m’affale sur mon canapé. Je commence à remplir des papiers. Je me bats avec mon ordinateur pour assurer mes enfants (en mère indigne, j’avais oublié de le faire avant la rentrée).

Il est presque midi, damned, j’avais promis à Lou d’aller la chercher puisque je n’avais pas pu l’accompagner. Je me lève et me précipite au collège. J’arrive, je rencontre de nouveaux parents, ceux qui étaient en primaire l’année précédente. Les neo-collégiens sortent enfin. Lou est rayonnante. Sa première matinée s’est bien passée. Son sac à dos déborde de livres et de papiers à remplir. Elle n’a que des bons profs. La vie est belle (et bien sûr, c’est tant mieux). Nous rentrons à la maison. Je n’ai pas envie de faire la cuisine, pas le courage. Mais j’ai une idée derrière la tête.

13 heures. Je vais chercher les deux plus jeunes qui exceptionnellement déjeunent avec moi (alors que Lou est externe). Léone est main dans la main avec son instit. Ils e sont charmé tous les deux visiblement. Avec une copine et sa fille, nous allons chez Mac*domino. Là je me rends compte que non seulement j’ai oublié ma carte bleue à la maison mais qu’en plus, la fièvre me rend extrêmement maladroite. Je renverse deux boissons des filles et la mienne. Dans ce Mac*Domino là, ils sont super gentils. Ils remplacent gratuitement toutes les boissons. Pourtant, on ne peut pas dire que je sois une cliente régulière. J’offre ce restaurant environ une fois par an au filles, et là, c’était hier…
Le repas se passe dans la bonne humeur. Avant de ramener les filles à l’école je passe chez le fleuriste acheter un bouquet pour la gardienne dont c’est l’anniversaire.

14 heures. Les petites offrent les fleurs. Elles sont toutes contentes (les filles et la gardienne).
Je rentre avec Lou à la maison. Je me reécroule sur le canapé. Je me relève car il faut que je montre à Lou comment on couvre un livre. Heureusement, elle est assez habile de ses doigts, j’en fais un, elle se tape tous les autres. Pendant ce temps, je remplis sa paperasserie.

Oh bonne mère, il est déjà 16 heures, il va falloir que j’aille chercher les petites. Puis je leur sers le goûter et file à mon rendez-vous chez le médecin.

J’en sors à 17h55. A 18 heures, j’ai une réunion au collège. Je n’ai pas envie d’y aller. Je suis épuisée, en nage. Mais j’ai loupé toutes les autres. Je me fous un coup de pied aux fesses. Et me voilà sur une chaise à écouter Mme la proviseure, monsieur son adjoint, la conseillère pédagogique (celle qui fait office de surveillante générale) et quelques enseignants. Très intéressant. Et aussi des questions (hélas pas au même niveau) de parents angoissés, dont toutes les réponses ou presque se trouvent dans les papiers de leurs enfants.

Il est 19h45, je rentre à la maison en miettes. Le Nôm n’es pas rentré. Les filles n’ont pas mangé. Lou avait commencé à faire le repas mais sa copine l’appelle pour lui raconter sa rentrée (elles sont toutes les deux en 6e dans le même collège. Ça commence…). J’improvise des saucisses grillées et de la salade.

20h45. Toutes les filles sont au lit. La mère sur le canapé. Lessivée. C’est chouette la rentrée pour les enfants. Mais c’est pas une vie pour les mamans !

Aujourd’hui, mon lit et le canapé vont me voir beaucoup plus longtemps…