Dimanche 9 juillet. Je me lève à 9h30. Il fait déjà chaud dans notre appartement. Les filles partent en colo demain. Il faut que j’aille faire les dernières courses pour leur repas froid. Je prends mon petit déjeuner au milieu des gamines qui pépient. Leurs trois sacs trônent au milieu du salon. La valise de Léone est ouverte sur le canapé, vide. Je m’y attaquerai dès la fin des courses.

A 11 heures, je descends avec Lou. La rue des Abbesses et la rue Lepic sont pleines de gens qui font leur marché le dimanche matin. Pour faire ses achats ici, il faut avoir les moyens vu les prix pratiqués. Cela fait vingt-cinq ans que j’habite ce quartier. Je connais une foule de personnes qui vivent ici, mais aucune parmi ces caricatures de bobos trentenaires, célibataires ou en couple, quadras avec de très jeunes enfants, quinquas se donnant l’illusion d’une éternelle jeunesse. Il se ressemblent tous un peu dans leur uniforme du week-end. Je trouve mon bonheur dans une petite supérette que je ne fréquente qu’en cas de nécessité absolue. Nous rentrons à la maison en passant par les ruelles loin des commerçants. C’est plus calme.

Je m’attelle à la valise de Léone. La plupart des vêtements sont prêts. Je peste car on me réclame trois gants de toilette. Nous n’en utilisons pas. Ils sont inutiles sous la douche ou dans le bain. Et pour éviter qu’ils ne se transforment en nid à bactéries, il faudrait les changer tous les jours… Pas mon truc. J’en ai heureusement quelques uns qui ne servent qu’en pareille occasion. Je suis certaine qu’ils me reviendront propres. Depuis le temps, ils n’ont quasi jamais été utilisés.

Il y a une autre demande du trousseau que je comprends mal : les tricots de peau. Pas des tee-shirts, ceux-ci sont demandés trois lignes plus bas, non, des sous-vêtements. Comme si, en plein été, on allait mettre, sous les chemisettes ou les tee-shirts, un maillot de corps. Et puis pourquoi n’en demander que six alors que les enfants partent dix jours ?

Je raye la ligne des tricots de peau et ajoute des hauts, avec ou sans manches. Je marque tout ce qui ne l’est pas encore. En général, directement sur le tissu. Les stylos pour écrire sur les CD sont remarquables pour les vêtements. Ils écrivent de façon clair et lisible, sans baver, sans transpercer non plus et sont indélébiles. Je réinscris même le nom sur les étiquettes collées qui ont résisté à tous les lavages mais dont le nom s’est effacé. Ça tombe bien, le vêtement a depuis changé de propriétaire. De toutes façons, les filles ne partent qu’avec des vêtements spécial colonies de vacances, qui ne risquent rien. S’il m’étaient volés, je n’en ferait pas une maladie. Pour faire les 400 coups, inutiles d’être « staïlie », comme dirait Lou. Jusqu’à présent, cependant, j’ai tout récupéré. Ce qui ne m’étonne pas vraiment…

Pendant ce temps, le Nôm qui veut faire plaisir à ses filles avant leur départ, prépare un colombo de poulet. C’est un de leurs plats préférés, avec les dombrés. Il a beau leur crier continuellement dessus, elles vont lui manquer.

Après le déjeuner, je me colle devant l’ordinateur pour vérifier mes messages, lire quelques blogs. Pas longtemps. J’ai un coup de barre et comme une longue nuit m’attends, je préfère faire une sieste. Elle ne sera guère longue, une demi-heure pas plus. Je dois emmener les filles au cinéma. elles veulent aller voir Nos voisins les hommes.

Dans la rue nous croisons des touristes avec de petits drapeaux bleu blanc rouge. de nombreux hommes et quelques femmes portent le maillot de l’équipe de France. Des Italiens arborent fièrement leurs couleurs. L’ambiance est bon enfant. Mais je me demande ce qu’il en sera ce soir…

Il n’y a quasi personne devant le cinéma. La salle est moitié vide. Devant nous, des supporteurs de tous âges. Le film est sympa, j’ai beauoup ri. Certains personnages parmi les humains m’ont rappelé mon adolescence au « Domaine de Santeny ». La présidente de l’association notamment, dont le personnage est à peine caricatural.

A la sortie, le nombre de personnes arpentant le boulevard en bleu blan rouge a singulièrement augmenté. Il y a comme un air de kermesse, les gens se sourient, se saluent même et ne râlent même pas quand un automobiliste joue avec son klaxon. Léone et Garance font la course. Lou reste près de moi. Il fait bon vivre.

A suivre…

  1. Le dimanche 16 juillet 2006, 05:19 par Mamounia

    Ouah, la colo, j’en ai fais quelques-unes pendant mes étés en France quand j’étais jeune et j’ai a-do-ré! Dommage, mes enfants ne connaitront pas ca, trop cher ici! Elles sont revenues ou elles restent plus longtemps?

    2. Le dimanche 16 juillet 2006, 08:24 par Bra

    Les colos… Avec les étonnantes listes de trousseau… Que de souvenirs… Les colos, c’est là que j’y ai trouvé tous ceux qui sont encore, bien des années après, mes amis. Que de souvenirs… Que de bons moments…

    3. Le dimanche 16 juillet 2006, 11:29 par Erin

    Je ne suis allée en colo qu’une fois et j’ai dé-tes-té !!! Il faut dire que m’y envoyer pour la première fois à 13 ans… c’est pas le top !

    Reposes toi bien d’ici leur retour ;-)

    4. Le dimanche 16 juillet 2006, 11:48 par Bra

    Merci ! On verra donc pour le jour où mon blog sera fait avec Dotclear…
    Ma colo était un peu particulière : une colonie musicale. J’avais 14 ans quand j’y suis allé pour la première fois, non sans traîner des pieds… Et à peine terminée, je voulais y rtourner l’année suivante. A 17 ans, j’ai pu continuer d’y particper en tant qu’animateur BAFA. Puis je suis devenu prof (de clarinette) et directeur… Je l’ai faite 9 années…

    5. Le lundi 17 juillet 2006, 10:53 par Vroumette

    Tu ne peux imaginer comme tes remarques sur le trousseau me font plaisir. Depuis belle lurette les zozos ont abandonné les maillots de corps (ça les gène disent-ils), et les gants de toilette ne font jamais que se ballader dans la valise car nous n’en utilisons jamais pour les raisons que tu évoques.

    Par contre, je l’avoue, je reste fidèle aux étiquettes à coudre (je me fais des soirées DVD gnangnan + étiquettes).