Jeudi dernier, je ne sais pas si vous vous en souvenez, la responsable du pôle familial avait dit à mon amie que j’ai – et qui s’occupe de la famille depuis le début de cette triste histoire –, qu’une trentaine de places seraient négociées dans le 18e et que peut-être, la famille T. pourait en bénéficier. Mais il ne fallait rien en dire, pour ne pas leur donner de faux espoirs.
Ce matin, 9 heures, coup de fil à Bobigny : les T. sont transféré… dans un hôtel du 13e, Porte d’Ivry ! C’est vrai, Paris est tout petit et, si on y regarde bien, 13 et 18, ça se ressemble drôlement.
J’en vois au fond qui hausse un sourcil et disent : « C’est déjà pas mal… De quoi se plaint-elle ? Au moins, c’est Paris. » Certes. Moi-même, pour un Paris Carnet, je serait prête à courir jusqu’à la Porte d’Ivry (une fois et à condition que le bistrot soit d’enfer, entendons-nous bien). Mais le fait est que je ne suis pas une femme enceinte, avec interdiction médicale de me lever sous peine de risquer d’accoucher très prématurément avec deux enfants, jeunes, à emmener chaque matin à l’école, en métro avec deux changements… C’est le détail qui gâche tout.
Le contrat de la chambre court jusqu’au 14 avril. Après, la famille T. peut très bien être renvoyée… ailleurs. Le Samu social contacté a bien sûr répondu ne pouvoir rien faire avant la fin du contrat. On ne peut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. C’est sûr. Mais quand ce sont toujours les mêmes qui sont tout nus, on peut comprendre qu’ils soient frigorifiés.
Pour info, d’après une des personnes du pôle famille (qui s’est montrée sympa) le Samu social a pour consigne de faire du placement « sec ». Ce qui veut dire faire abstraction de tout élément autre que la question du seul logement (on évacue santé, scolarité, autre…) et qu’ils ont des consignes strictes de leur ministère de tutelle, le ministère des Affaires sociales. Comme je le disais à Gavilan dans un de mes mails, c’est une gestion comme une autre du social, mais on ne peut pas dire que ce soit la plus humaine.
Mon amie essaie encore d’obtenir une chambre dans le 18e. Il pourrait éventuellement y en avoir une pour la mère et les enfants, pas pour le père… Et sans aucune garantie de durée puisque pas de contrat avec l’hôtelier. Ce serait un début, mais si la mère a un problème de santé et qu’elle est seule avec les deux petits, qu’est-ce qu’elle fait ? Bon, elle pourra toujours nous appeler. En tout cas, l’amie a insisté sur le fait qu’il fallait un hôtel proche de l’école Foyatier, que des parents de l’école puissent accompagner les enfants. Sinon, Bobigny, le 13e, ou la Normandie, ça ne change rien.
Nous continuons la campagne de lettre à Xavier Emmanuelli. N’hésitez pas à pirater la mienne en la remettant à votre sauce et surtout, de me demander les vrais noms de la famille T. par mail. Ce sera plus crédible. Enfin, pour les férus d’Internet et qui n’aime pas la Poste, ils peuvent utiliser cette adresse pour dire au Samu social tout le bien qu’ils pensent de ses services.
Nous avons lancé une souscription. Pas de Paypal, c’est un peu compliqué. Le mari d’Aya a un compte postal. Donc on peut faire des chèques à son ordre et l’envoyer à l’école maternelle du petit. Ceux qui peuvent faire un petit geste peuvent m’envoyer un mail. Je leur donnerai en retour toutes les coordonnées nécessaires.
A par de ça, la vie est belle (mais si Moukmouk) et c’est tant mieux.
1. Le mercredi 29 mars 2006, 23:45 par Erin
Parce que social = humain ? C’est bien ce que je pensais …
2. Le jeudi 30 mars 2006, 00:05 par Akynou/racontars
Ben non, justement
C’est bien ça le problème…