Hier matin Appel de Guy: « Martin est très mal. On l’a emmené à la clinique vétérinaire pour un électrocardiogramme, mais on nous a dit qu’il y avait peu d’espoir. » Martin ? Mon chat.



Ce n’est pas moi qui lui ai donné ce nom, c’est ma sœur, habituée à affubler de prénoms humains ses animaux. Elle me l’avait donné quand il avait 1 an. Il est entré dans ma vie et dans mon cœur, grosse boule de poils planquée tout d’abord entre la couette et le canapé, puis collé à ma jambe pour des câlins agrémentés de ronronnements qui réveillaient le quartier.

Petit à petit, il est devenu le meilleur copain de mon chien. Je disais toujours en riant : « Martin ? ce n’est pas mon chat. c’est le chat de mon chien. » Quand nous rentrions le clébard et moi, c’est à lui que Martin faisait la fête. Il ne s’intéressait à moi qu’à l’heure de la bouffe. Ce qui était somme toute assez souvent, c’était un vorace capable de manger n’importe quoi.



La journée il se dépensait, il allait dans le jardin, il chassait. Autant il était maladroit dans la maison, autant c’était un grand chasseur, qui ramenait sur le tapis de ma salle de bains des pigeons, des souris, des oiseaux de toutes sortes… A moi de nettoyer les restes avant de prendre mon bain.



Maladroit, oui, il l’était. Je me souviens d’une fois où je préparais sa gamelle. Lui, passait à toute allure d’un plan de travail à l’autre en miaulant comme un malade. Entre les deux plans, il y avait un espace de 5 centimètres. Il trouva quand même le moyen de s’y coincer une patte et de tomber… dans sa gamelle d’eau. Il m’en a longtemps voulu de mon explosion de rire.



Une fois qu’il chassait la mouche, il plongea directement dans la baignoire… qui était en train de se remplir. J’ai entendu un « MIAOUUUUUU » sonore puis j’ai vu une gerbe de flotte se précipiter sous mon lit. Ça a été difficile de le déloger pour le sécher. Le chat vexé est dur à devexé… Il ne faut pas se moquer ni se gausser. Juste l’amadouer avec de la tendresse et de la bouffe. Quand j’ai remué sa gamelle dans la cuisine, il a condescendu à sortir de sa tanière.



Mon goinfre de Martin, qui était capable de manger trois gamelles pleines d’affilée, qui dévorai la macédoine de légume crue, directement sortie de la boite (oui, je sais, c’est dégueulasse, mais ça le calait sans le faire grossir démesurément). Qui, après que j’eus dégusté un colombo jusqu’à la moindre parcelle de sauce, se risqua même à me piquer la seule chose qui restait dans mon assiette : le piment. Je n’ai rien dit, curieuse de voir le résultat. Eh bien il l’a dévoré proprement et sans frémir encore. J’en suis toujours baba.



Les choses se gâtèrent quand mon nôm est entré dans ma vie. Mon nôm n’aime pas les chats, pas trop les autres animaux non plus d’ailleurs. En bon fils de paysan, un animal est utile à des tas de chose, mais pas pour l’affectif… Il ne persécuta pas le chat, mais lui fit sentir que sa présence n’était plus la bienvenue. Les chats sont intelligents, même quand ils sont goinfres et maladroits.

Martin perdit peu à peu du terrain. Oh, croyez bien que le l’ai défendu. Il était dans la maison avant, c’était moi avec le chat, ou ni l’un ni l’autre. Mais quand nous avons déménagé, Martin préféra rester dans son jardin (je le comprends, nous changions pour un 5 étage sans même un balcon). Il élit domicile chez Guy et Michaël, deux voisins d’avant qui restèrent nos potes. Ils adoraient mon chat qui condescendait à le leur rendre. Pendant les vacances et les absences des deux compères, nous récupérions mon chat. Les filles passaient des heures à lui faire des câlins et à le caresser. Puis au retour de Guy et Michaël, nous le libérions et il retournait en miaulant dans son jardin (à 15 mètres de chez nous).

C’est la dernière image que je garde de lui. Après un gros câlin, je l’ai déposé en haut de mes escaliers et il est parti en miaulant, se retournant pour me regarder de temps en temps…

Guy et Michaël ont pris hier la seule décision à prendre, abréger ses souffrances. Ils sont restés avec lui jusqu’au bout, lui caressant le museau, lui parlant. Il est parti sans souffrir et sans angoisse. Ils ont demandé une incinération individuelle et la semaine prochaine, nous irons répandre ses cendres dans son jardin, mes filles, Guy, Michaël et moi.

Voilà, c’était mon chat.

Le mercredi 1 octobre 2003, 18:22 par Kmila lost in a forest
il etait drolement joli.
tinkiete plus maintenant il souffre plus.

Le mercredi 1 octobre 2003, 19:33 par plat du jour! à racontars
tres joli post et on aurait aimé l’avoir chez soi, le connaitre , le câliner, lui faire « peur »,jouer avec lui, l’embrasser…l’aimer !
joli hommage que tu lui rends ici ….tres zoli pic de lui….bô chat!!!
martin portait trés bien son nom…. attachant …comme un humain et +généreux…que l’humain….la mienne s’apellait lili…ils se seraient aimé pêtre….moi aussi des sa disparition j’en est fait un post photo..
je t’embrasse tres fort ce soir

Le mercredi 1 octobre 2003, 20:22 par Chiboum
Pov minou… et triste toi… allez on pense à toi…

Le mercredi 1 octobre 2003, 21:25 par tgtg
il sait certainement qu’il a droit ici à un hommage très émouvant!!

Le mercredi 1 octobre 2003, 23:06 par racontars
Merci à tous

Le mercredi 1 octobre 2003, 23:32 par LiLi
il ressemble a feu mon chat, comme toi compagnon de tendresse de mes premieres heures… c’est fou la quantité d’amour qu’une boule de poil sois disant ingrate peut donner.
Le mien est mort comme le tien, il etait condamné et on a préféré abréger ses souffrances. Je pense que c’est un des plus beau cadeau et une des plus belle marque de respect qu’on puisse donner a un animal qu’on a aimé.
Il est heureux qu’il existe des chats comme Martin ( et Pitchou, le mien) sur terre…et des personnes comme toi pour en prendre soin.
LOngue vie a Martin dans vos mémoires

Le mercredi 5 novembre 2003, 13:45 par gobbolino
très jolie histoire… je découvre ton joueb et j’éprouve beaucoup de plaisir à le lire ;o)
j’ai des chats moi aussi, heureusement, mon z’homme à moi a plié ;o) faut dire à l’époque, des fauves chez nous il y en avait trois ;o)
bises ;o)