Peniche sur la mer… (3)

Au port, il y a foule. Des grills ont été installés. Un camion arrive, les caisses pleines de sardine. C’est la tradition, les pêcheurs offre ces poissons aux passants. Il faut juste acheter une grille, se servir en poisson et trouver une place sur un barbecue. J’ai tellement mangé à midi que l’idée ne me dit rien. Mais l’ambiance est vraiment sympa.

Nous aidons une femme qui a perdu sa bague en secouant ses mains. Il m’est arrivé la même chose la veille, mais je ne peux guère le lui raconter, elle ne parle pas français. Lou aimerait bien goûter une sardine, mais quand elle voit la quantité de gros sel dans lequel elles sont été mise, ça la refroidit nettement, elle se souvient de notre dernier repas de sardines grillées…

Bon, c’est pas tout ça, mais on a promis la plage aux filles et nous n’avons qu’une parole. Mais il nous faut retraverser la ville. Nous prenons un raccourci, fort long déjà, mais qui nous amène tout droit à la voiture. Nous récupérons maillots de bains et jeux de plage et nous arrivons sur la plage. Qui est bondée. Nous repérons pas trop loin des flots un carré de sable encore libre. Nous nous y installons en nous étalant le plus possible.

Et nous allons à l’eau, pleine d’algues et pas très propre, mais bon, il fait si chaud, impossible de résister. Elle est, bien sûr, glaciale. Mais passé les premières minutes, on se sent presque dans son élément. Pas au point d’y rester des heures cependant. Sauf Léone, qui est heureuse comme un poisson dans l’eau. En me baignant avec elle, je me cogne le pied contre une roche et je me fais un mal de chien. Au point de la faire descendre de mon dos. J’ai le souffle coupé. Je me suis déjà cogné le pied en me baignant, mais ça ne m’a jamais fait aussi mal.

Léone sort de l’eau et entreprend de grands travaux d’équipement, routes, ponts, bassins divers pour les algues séchées et râle chaque fois qu’une personne passe dessus et écrase tout, ce qui est fréquent. On va dire que les Portugais sont exactement comme mes filles, ils se déplacent d’un endroit à l’autre sans tenir compte de ce qu’il y a sur le sol, quitte à marcher dessus que ce soit un ouvrage d’art ou une serviette. Ce qui curieusement choque beaucoup mes filles. Et ce qui me fait bien rire… La prochaine fois que je les vois faire, je saurais m’en souvenir…

Pour la consoler, je lui demande de me dessiner quelque chose sur le sable, pour le prendre en photo. L’idée lui plaît. Elle se met immédiatement à l’ouvrage. En cinq minutes, elle me livre une princesse, avec couronne s’il vous plaît ! Pendant ce temps, ses grandes sœurs se sont fabriqués un trône. Décidément, il y a, de façon innée, quelque chose de royal chez les enfants…

Au bout d’une bonne heure de trempette et de jeu de sable, nous décidons de partir. Direction la seule douche de la plage, sponsorisée par Ice Tea, et devant laquelle, immanquablement, il y a la queue. Mais l’eau est si salée que le passage est obligatoire.

Après nous être rincés, séchés, habillés, nous portons les serviettes et jeux dans la voiture et repartons à l’Intermarché tout proche pour acheter du pain et de l’eau (celle du robinet n’est pas bonne à boire paraît-il). Et quelques babioles dont un parasol. En entrant dans le magasin, j’ai bien vu l’écriteau marqué les cartes acceptées. En dehors de l’inévitable Multibanco, il y a aussi Visa et ce qui me rassure Eurocard Mastercard. Mais arrivés à la caisse, c’est une autre chanson qu’on nous sert. La machine ne prend pas la carte. Et l’autocollant, là, sur la vitrine (juste à côté de la caisse où nous sommes, menos mal), il est là pour faire joli.

Evidemment, personne ne comprend, mais on me dit très gentiment qu’il faut que j’aille retirer de l’argent au distributeur dehors. Ça commence à me chauffer les coups de soleil et je râle, beaucoup. Je traîne des pieds, je refuse d’aller au distributeur (il me reste de l’argent sur moi), tergiverse, râle encore. Bref, je fais ma Française. La queue prend une belle forme. Tout le monde est désolé, mais rien à faire, il faut que je paie en liquide. Ce qui me fait d’autant plus râler, c’est qu’il s’agit là uniquement d’un problème de caisse et non de magasin et que la caisse voisine aurait pu encaisser ma carte. Mais ça n’est visiblement pas dans leur habitude… 1$%$€£° j’en passe et des meilleures.

Du coup, je passe quand même au distributeur prendre 100 euros pour les jours et les surprises à venir. J’ai horreur de me promener avec autant d’argent sur moi.

Nous rentrons à la maison. Sur le chemin, les filles dorment, ou s’engueulent, en tout cas elles passent de l’un à l’autre avec un naturel désarmant. Inutile de préciser quelle période je préfère. Quand l’autre se produit, je suis obligée de leur hurler dessus pour que cela cesse. Je ne supporte pas leurs prises de bec quand je conduis. Je ne les supporte jamais d’ailleurs. Ça doit trop me rappeler mon enfance…

Arrivés à Granho, nous nous précipitons sous la douche. Putain, c’est bon que c’est pas permis. Nous décidons un dîner rapide, nouille sauce tomates. Je soigne mon orteil blessé dans l’eau, il est noir. Un très gros bleu ça madame… Et puis dodo, parce que les vacances, c’est super, mais ça fatigue. C’est bien, je me lève avec un doigt douloureux et je me couche avec un orteil qui fait mal. Ça vous clôt une journée, ça…