En fait, je voulais intituler cette note : « Comment je n’ai pas attrapé le can*cer ». Mais j’ai pensé que ce serait un peu raide pour les lecteurs non avertis qui arrivent chez moi via gogol parce qu’ils cherchent des information sur cette maladie. C’est d’ailleurs pour ne pas qu’ils tombent chez moi (et non parce que je trouve que c’est un gros mot) que j’ai mis un Astérix (je sais, cela ne s’écrit pas comme cela).
Parce que évidemment, je n’ai pas le can*cer. Enfin, aux dernières nouvelles. Mais comme de très nombreuses personnes, et bien que n’étant pas particulièrement hypocondriaque, je me suis fait un film. Cela faisait des mois que j’avais des douleurs sous les bras. Ce qui me rassurait un peu d’ailleurs, c’est que c’était sous les deux bras. C’était noueux. J’ai pensé ganglionnaire. J’en ai vaguement parlé à mon médecin, mais comme ça n’avait pas l’air de l’inquiéter, je n’ai pas insister. J’ai gardé ma petite angoisse pour moi.
Et puis, par acquis de conscience, avant de partir en vacances, j’y suis retournée, chez le médecin. Je ne pouvais plus me réveiller la nuit tendue, crispée, transpirante et angoissée parce que j’avais peur de mourir et que je me demandais comment mon mari et mes enfants allaient faire sans moi. Le film tournait au mauvais mélo.
Je me suis donc présentée chez ma toubib. Lui ai reparlé de mes douleurs. Elle a dû sentir la pointe d’angoisse dans ma voix car elle s’est penchée un peu plus sur le problème. Elle a commencé par me relocaliser les ganglions. J’avais tout de même 5 centimètres d’erreur. Déjà, c’était rassurant. Ensuite, elle a palpé la zone suivant le chemin de la douleur. Puis elle a appuyé sur un point, qui m’a fait sursauter de douleur.
C’est cette fichue vertèbre dorsale qui m’en fait voir de toutes les couleurs depuis des années qui se rappelait à mon souvenir. Elle avait trouvé le moyen de faire chier les nerfs et les muscles jusqu’à se qu’ils se mettent à s’énerver sous mon bras.
Soulagement. Le problème est loin d’être réglé, mais au moins, je savais ce que j’avais. Je suis sortie du cabinet presque en sautillant : tralalalalala, je ne suis pas malade, juste mal foutue.
Vous savez, ça n’a l’air de rien. Mais un certain nombre de personnes de mon entourage ont le can*cer. Fatalement, je me dis : « Ça ne peut pas être toujours les autres, il y a un bien un moment où je vais payer la facture. » C’est pour cela que je me fais autant de soucis alors que je ne suis pas d’un naturel hypocondriaque.
Et ces petites nanas malades que je connais, je les trouve assez fantastiques. Parce que, outre les symptômes mêmes de la maladie, leur vie n’est vraiment pas simple. Il faudrait être à la hauteur de leur courage et de l’espoir qu’elles donnent aux autres.
Cela dit, à la rentrée, cette conne de vertèbre, je vais lui faire la peau.
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La discussion continue ailleurs
- 1. Le samedi 14 juillet 2007, 11:17 par I AM NOT VERY GOOD AT ZIPPERS
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Ma vie post-mortem (ou comment je ne sais plus flipper)
Ce billet particulier est à l\’attention d\’Akynou, dont je me suis dit à lire le sien Comment je ne suis pas malade sauf un peu de la tête , qu\’il y avait un curieux avantage à ma situation de chagrin(s) et qui était la totale absence de flippage …
T’as raison, fais lui voir qui c’est, Akynou !
Et bien sûr, c’est toi qui aura le dernier mot. Elle n’aura plus qu’à la boucler. Définitivement.
Je me demande s’il n’y aurait pas un peu du syndrome de Cendrillon. Elle travaillait tellement qu’elle avait toujours un peu mal aux épaules. Ceux et celles qui passent de longues journées à frapper sur un clavier aussi. (bien écrit ce papier).
En parlant de can*cer, et ayant travaillé en service de gynécologie (je suis kiné), il existe des vaccins contre le can*cer de l’utérus. La vaccination se fait avant les premiers rapports. En effet, ce can*cer est dû à un rétrovirus qui s’appelle le papilloma virus. c’est un rétro virus. Lorsqu’on l’attrappe, comme n’importe quelle MST, il reste latent. Le jour où il se réveille c’est alors que le can*cer en lui même est déclaré. Bon, c’est raccourci comme description, mais c’est juste pour dire que ça existe et je pense qu’il serait bon d’y penser pour les petites progénitures qui n’ont pas encore eu de rapports. Bien évidemment, chez les adultes, ce n’est pas réalisable, car ça pourrait réveiller le virus si la personne est porteuse …. Bref, voilà, comme quoi, une petite note « rassurante ».
La deuxième note rassurante, même s’il s’agit d’un très mauvais moment : le cancer du sein est le moins mortel de tous. Même s’il s’agit d’une atteinte à l’identité de la femme, puisque parfois il s’agit d’une mastectomie (ablation) complète, avec chimio (lourde à supporter), et parfois radiothérapie (mieux, mais bon…), le cancer du sein reste celui qui a les meilleurs pronostics de survie.
Sinon, si les mammographies et les visites gynéco sont faites régulièrement, si vous prenez le temps d’ausculter vos seins, alors vous il n’y a pas de raison pour que ça passe inaperçu si jamais il devait y avoir un problème. Et comme tout, plus c’est pris tôt, moins c’est important.
Voilà, un long commentaire, qui se veut rassurant même s’il est un peu « technique », mais en tout cas, qui se veut plus informatif et explicatif, car il me semble que c’est comme ça que les angoisses s’apaisent.
des bisous
Comme je te comprends. J’ai quinze cancers par an. le dernier était un vilain gliome (cancer de la tête. En même temps, bosser dans le cancer n’aide peut-être pas à se sentir en bonne santé…
en me relisant, je vois fautes, répétitions et coquilles, je suis en vacances, donc le réveil est plus long que d’habitude … Désolée
Hourrah pour pas-le-cancer, pour ce qui est de ta vertèbre, ne te la fais pas amputer quand même, ça peut toujours servir.
Bon, j’ai tenté un trackback mais ça n’a pas marché.
Chondre, j’aime beaucoup ton expression « travailler dans le cancer », j’imagine que ça fait un peu comme pour dans la financer où après on voit des malversations partout !
Très beau billet sur l’angoisse parmi toutes tes cartes postales de vacances.Elle est toujours quelque part dans la valise, hein…
Gilda : si, il avait marché, mais il était bloqué par Spamplemousse. JE l’ai libéré.
Otir, non, elle n’était pas dans la valise. Je l’ai juste retrouvée en rentrant, exactement à la même place où je l’avais laissée. Mais à lire le billet de Gilda, je me dis que ce n’est pas si grave… Et les vacances m’ont redonné de la combativité.