Je viens d’entendre à la radio que nous n’avons plus le droit de parler de blog. Ce n’est pas français. Suivant les recommandations de la commission adhoc, il faut désormais dire : « bloc-note. » Ce qui fait tout de même montre d’un beau mépris pour nos lignes.
Allons donc, le blog d’Eolas, un bloc-note ? Les écrits d’Anitta, quelques notes jetées distraitement sur le Net ? Les fulgurances de Tarquine, des brouillons ? Les mots de Shaggoo, des scribouillages ? Les textes de StellaMaris, des calepinades ?
Voilà à quoi on arrive en résumant le monde des blog à 2LM…
Il faudra tout de même que cette commission se rende compte qu’une langue est une manière vivante, qui ne se fabrique pas lors de réunions, mais dans la rue…
Ils auraient au moins pu recommander : « carnet », cela aurait été moins condescendant…
1. Le samedi 6 janvier 2007, 13:51 par Vroumette rebel’s
M’en fout, m’en vais continuer de bloguer (je n’en suis plus à une faute de français près !)
2. Le samedi 6 janvier 2007, 14:03 par Bladsurb
Je continuerai à utiliser « blogue », graphie française « recommandée par l’Office québécois de la langue française », na.
Lexicoblogue
embruns.net/etude-du-blog…
3. Le samedi 6 janvier 2007, 14:20 par Pol
Bloc-note, mèle (je ne suis même pas sûre de l’otografe de ce mot…), bogue… j’en passe et des meilleurs. Tous ces mots d’origine étrangère et francisé de manière stupide !
Que veut dire « bogue » quand on le coupe de son étymologie, de sa racine « bug » ; insecte qui faisait griller les lampes des premiers ordinateurs et provoquaient donc des dysfonctionnements… Les langues sont vivantes. Les histoires des mots qui composent les langues sont leurs richesses leurs patrimoine !
Vive les bugs, blogs, e-mails… et qu’ils viennent faire grandir la famille des mots d’origine étrangère, allemande,espagnole, arabe, hébraïque, néerlandaise, anglaise…
4. Le samedi 6 janvier 2007, 14:23 par Akynou
Moi de même Bladsurb, le pouvoir, à la rue !
Mais ce que je crains, ce sont les correcteurs du journal où je travaille qui ne sont pas toujours très fins et qui appliquent souvent sans discernement les directives (genre marchandisage qui remplace systématiquement marchandising et encore, ce n’est pas ce qui me gène le plus…)
5. Le samedi 6 janvier 2007, 14:28 par Akynou
Pol, je vais dans le même sens et c’est vrai que les correcteurs corrigent systématiquement bug par bogue ce qui est totalement ridicule.
Ce qu’apprend la linguistique (et un tant soit peu de recul), c’est qu’une langue n’a besoin de personne pour évoluer. Tous les jours des mots essaient de faire leur entrée dans le vocabulaire, par les deux lois qui la régissent, la langue fait le tri : la pertinence et l’économie. Qui se souvient que dans les années soixante, on disait couramment « une typesse », « une doctoresse », etc. ces mots là ont disparu.
La commission n’est ni pertinente ni économe.
Sinon, tant qu’à faire dans le n’importe quoi, je vote pour l’éradication du bas latin de notre belle langue française 
6. Le samedi 6 janvier 2007, 15:12 par Bladsurb
Pol :
le terme « bug » est plus vieux que l’informatique et l’histoire des insectes grillés par les transistors est une fausse étymologie créée après coup (les langues sont si vivantes que des racines poussent aux mots après leur éclosion !)
cf en.wikipedia.org/wiki/Sof… , rubrique « Etymology ».
7. Le samedi 6 janvier 2007, 18:30 par a n g e l
bon je suppose que « bloug » ils n’aiment pas non plus…
/soupir las/
8. Le samedi 6 janvier 2007, 21:33 par Oxygène
Est-ce qu’il faudra dire je bloque-note sur internet ? Je suis une bloqueuse-noteuse et ça me plait ? En effet, La rigueur de notre langue ne permet pas de dire que je suis une bloceuse-noteuse. Une noceuse, oui, mais pas une bloteuse. Bon, j’arrête, je vais bloguer 
9. Le samedi 6 janvier 2007, 22:19 par anita
la commission bloque notre liberté d’appellation non controlée? je lui souhaite bien du plaisir.
10. Le dimanche 7 janvier 2007, 13:18 par Anitta
C’est drôle, mais pour moi, le terme « bloc-notes » reste étroitement connoté à cet exercice journalistique (aujourd’hui, on appelle parfois ça des éditoriaux) dans lequel François Mauriac (qui avait le chic pour énerver quasi-systématiquement mon père) ou Delfeil de Ton (et j’en passe) excellent ou excellaient. Autant dire que, au delà de cette francisation un peu vaine, je reste, en déférence, fidèle à mon « blog » !
Et pis sincèrement, vous les voyez, vous, les ados, demain, ouvrir un Skybloc-notes ? Mouarf mouarf 
11. Le dimanche 7 janvier 2007, 16:43 par Fauvette
C’est Blog, et puis c’est tout. Na.
12. Le dimanche 7 janvier 2007, 22:31 par Gavilan
Cette recommandation est idiote. Mais ça peut arriver à des gens très bien de commettre des idioties et aux commissions et autres groupes peut être plus encore. A un mot qui s’écrit comme il se prononce, qui se décline sans problème en toute la famille de mots qui va bien: blog, bloguer, blogueur, blogable, bloguesque,…que sais-je encore, on préfèrerait un mot composé, qui a déjà une signification assez éloignée, et pas très évidente d’ailleurs (pour qui entends le mot pour la première fois c’est quoi: une sourdine? un outil pour modérateur?)!
– Tu as pris ton bloc-note?
– Je l’ai dans mon cartable.
– Moi je l’ai laissé sur le serveur!
A part ça le côté dépréciatif de bloc-note ne saute pas aux yeux. Carnet ne me semble pas mieux.
Au passage je trouve assez drôle que pas un correcteur d’orthographe informatique de ma connaissance – et notamment intégré à des outils de blogage – ne reconnaissent le mot (il faudrait balayer devant sa porte).
13. Le dimanche 7 janvier 2007, 23:49 par Akynou
Gavilan, pour moi, le bloc-notes me rappelle immanquablement le bloc où les secrétaires prennent des notes lors des réunion ou les lettres dictées par leur patron en sténo. Alors que carnet m’évoque immanquablement le carnet de voyage…
Mais plus que le choix des mots, c’est la méthode que je trouve stupide. La langue est assez grande pour se débarrasser toute seule des mots qui ne lui conviennent pas et avoir l’outrecuidance de penser que c’est à quelques maîtres à pioncer de la faire est bien mal connaître les règles élémentaires de la linguistiques 
14. Le lundi 8 janvier 2007, 10:04 par Spica
Si on supprime du français tous les mots qui viennent d’une autre langue (soit tels quels, soit avec une orthographe francisée), il ne restera plus aucun mot, parce qu’au départ, une bonne partie vient d’une autre langue : le latin.
15. Le lundi 8 janvier 2007, 13:34 par andrem
Blogue. Voilà tout. Carnet n’est pas mal non plus, surtout lorsque certain billets proviennent bel et bien de mon carnet, oxford 9×14 petits carreaux spirale 180 pages. J’y écris au crayon, et j’aime qu’il prenne mauvaise mine après quelques jours dans ma poche, en frottis-frotta.
Blogue. Finalement je garde blogue, comme on garde-manger.
16. Le mercredi 10 janvier 2007, 20:37 par Shaggoo
Merci, douce et vigilante Akynou, de prendre ainsi la défense de nos contributions toutes virtuelles… auxquelles je t’associe bien volontiers !
Pour ma part, j’aime assez le mot carnet. Mais ces « calepinades » sont bien jolies, ma foi ! 
17. Le mercredi 10 janvier 2007, 22:43 par obni
Objet bloc-notique Non Identifié… Quelle drôle d’idée ! 
18. Le vendredi 12 janvier 2007, 15:02 par zid
Oui mais c’est pas grave. Il faut distinguer entre l’institution qui tente de garder un contrôle sur la réalité, nécessairement (c’est dans sa nature) et l’usage. L’institution s’arc-boute pour conserver la maîtrise de la langue qui évolue normalement, sous la plume et dans la bouche de tout un chacun. Ceux qui représentent cette institution tentent d’adapter les nouveautés, parfois (rarement) avec bonheur, souvent (presque toujours) sans succès.
Donc pas d’inquiétude: cela signifie juste que le monde bouge et c’est très bien comme ça. En d’autres mots, on s’en fout.
19. Le jeudi 18 janvier 2007, 23:21 par Charles
Dommage ! Ces réactions prouvent un manque d’intérêt pour les ressorts de la langue française… Ce que l’on doit critiquer, ce n’est pas la mise au point de ce mot nouveau, en réalité, de ce sens nouveau, lequel est en l’occurrence très bien choisi (ce n’est pas toujours le cas). Ce qui est dommageable, c’est la vanité de cette démarche face à un phénomène jeune et lié à la mode technologique : inutile de lutter contre le franglais des années après la parution du mot « blog ». C’est à la source qu’il faudrait que l’Académie française travaille, en nous habituant à adapter notre langue française dès la création de nouveaux phénomènes.
Charles
Webmestre de ResPublica Nova
www.respublicanova.fr
20. Le vendredi 19 janvier 2007, 10:33 par Akynou
Charles ; je m’inscris en faux. Les ressorts de la langue française m »intéressent au plus haut point. Les ressorts des langues en général d’ailleurs, sachant qu’elles sont à elles seules des univers et qu’elles organisent notre façon de penser. C’est d’ailleurs ce qui rend les traductions si différentes, le point de vue n’est pas le même d’une langue à l’autre et rendre compte de cette différence est un exercice extrêmement ardu.
Ce que je conteste dans cette commission, c’est son rôle même. Parce qu’elle ne sert à rien. Une langue est vivante et de vouloir l’emprisonner dans des règles, c’est risquer de la faire mourir. Elle est assez grande pour se débarrasser des scories que nous ajoutons à foison. Un ajout ne reste définitivement dans une langue que s’il répond aux deux critères fondamentaux de la pertinence et de l’économie. Le vocabulaire a clairement évolué depuis mon enfance que ce soit la langue que toute génération « djeune » s’invente pour mieux vivre entre elle que parmi les adultes, et nombres de mots que l’on employait quand j’étais gamine ont définitivement disparu du vocabulaire. D’autres, y compris ceux venant de langues étrangères, sont restés parce qu’il apportaient un plus, avaient un sens légèrement différents des mots pré-existant. Pour en prendre un qui a fait sa rentrée il y a fort longtemps, il faut être français pour comprendre la différence entre un week-end et une fin de semaine. Mais c’est ce supplément de sens, donné par les Français quand il se sont emparés de ce mot, qui explique qu’il soit passé à la postérité. Bien d’autres sont depuis fort longtemps oubliés.
Quant à bloc-notes remplaçant blog, je ne trouve pas, non, que le terme ait été bien choisi. Outre qu’il ne s’agit guère d’un mot nouveau (il a tout de même un peu plus d’un siècle), je pense qu’il a été choisi pour sa sonorité et non pour son sens (bloc de papier pour prendre des notes, dixit Robert). Je ne me balade pas avec mon blog pour prendre des notes. Mais j’écris dans mon blog des choses que j’ai souvent griffonnées au préalable sur des cahiers ou des bloc-notes. La commission organise là une dérive de sens avec, sous entendu, une méconnaissance du phénomène de blog qui me sidère. Quand on se croit assez important pour mettre des mots sur des choses, il faut d’abord bien connaître la chose. En l’occurrence, s’il fallait absolument trouver un mot préexistant à un phénomène nouveau (ce qui engendre un appauvrissement du sens à mon avis), j’aurais, je l’ai dit plutôt choisi « carnet » ou éventuellement « journal » même si je préfère éviter toute ambiguïté avec la fonction de journaliste, ce qu’un blogueur n’est évidemment pas.
Dernière chose, si vous avez le courage de lire jusque là, je vous trouve bien méprisant pour les commentateurs de mon billet et pour moi-même. Il faut se garder de juger sans connaître. Et je vous défends bien de dire ici que quiconque manque d’intérêt pour la langue. Que vous ne soyez pas d’accord avec eux, soit, c’est votre droit le plus total, c’est votre droit aussi de l’exprimer. Mais cela ne vous donne pas le droit de juger.