Je me suis longtemps promenée dans les bois, pendant que le loup n’y était pas. Notre jardin jouxtait la forêt. Je prenais le petit sentier qui partait, près du merisier, traversait le ru et m’enfonçais dans les futaies.
A dire vrai, je ne connais rien de plus apaisant que de marcher au milieu des arbres, encore et encore, sans autre but que de laisser ses idées défiler. Ecouter le chant des oiseaux, le gémissement des arbres, le souffle du vent et les mille bruits d’un silence qui n’en est jamais un. Et puis, sous les pas, le craquement des brindilles ou la succion de la boue. Vous savez, ce petit bruit que l’on entend quand ont est légèrement déséquilibré, que son pied glisse, mais reste collé, puis, parce qu’on tire sur sa jambe, se libère. Un son qui est comme la gadoue : doux, mais désagréable aussi.
J’aime bien marcher dans la boue. Même pieds-nus.
Mais peut-être pas autant que de m’étendre sur la mousse, au milieu des arbres et regarder, tout là haut, les nuages. Pour une fois, eux courent dans le ciel et je suis l’immobile, l’immuable… Il y a là, comme un moment d’éternité.
Le mercredi 6 décembre 2006, 09:56 par luciole
Le temps de quelques mots et je m’y suis retrouvée aussi ;-).
