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Une photo qui m’est revenue en mémoire en regardant celle postée par Lilou la teigne, et avec elle une chanson… Une chanson une photo… un jeu.

Je m’en souviens comme si c’était hier. Il faisait beau ce jour-là, et chaud. Alors que tout l’été avait été plutôt frais et pourri jusque là. J’étais enceinte jusqu’aux yeux – enfin de sept mois – de la même Garance. Et c’était mon mariage.
Lou était passablement inquiète. C’était la première fois que le Nôm et moi faisions quelque chose sans elle. Elle avait bien déclaré que elle aussi, elle voulais se marier avec nous, mais nous étions restés fermes sur les principes : non ma chéri, papa et maman se marient ensemble, pas avec leurs enfants…
Pendant toute la cérémonie, elle avait boudé se tenant loin de nous, alors que nous lui avions tout de même ménagé une petite place. Et puis au sortir de la mairie, elle s’était accrochée à ma robe, ne la lâchant plus, des fois que je veuille partir sans elle.
Depuis, je ne sais pas pourquoi, à chaque fois que je vois cette photo, je ne peux m’empêcher de penser à la chanson de Georges Brassens

La marche nuptiale

Mariage d’amour mariage d’argent

J’ai vu se marier toute sorte de gens

Des gens de basse source et des grands de la terre

Des prétendus coiffeurs, des soit-disant notaires

Quand même je vivrais jusqu’à la fin des temps

Je garderais toujours le souvenir content

Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère

S’allèrent épouser devant Monsieur le Maire

C’est dans un char à bœufs s’il faut parler bien franc

Tirés par les amis poussés par les parents

Que les vieux amoureux firent leurs épousailles

Après longtemps d’amour, longtemps de fiançailles

Cortège nuptial hors de l’ordre courant

La foule nous couvait d’un œil protubérant

Nous étions contemplés par le monde futile

Qui n’avait jamais vu de noce de ce style

Voici le vent qui souffle emportant crève-cœur

Le chapeau de mon père et les enfants de cœur

Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes

Comme pour empêcher la noce coûte que coûte

Je n’oublierai jamais la mariée en pleurs

Berçant comme une poupée son gros bouquet de fleurs

Moi pour la consoler moi de toute ma morgue

Sur mon harmonica jouant les grandes orgues

Tous les garçons d’honneur montrant le poing aux nues

Criaient : « Par Jupiter, la noce continue»

Par les hommes décriée par les dieux contrariée

La noce continue et Vive la mariée.

Mariés un 25 juillet

Nous n’avons pas été à la mairie en char à bœuf (cela aurait été amusant, mais cela aurait fait un peu désordre dans les rues du 18e arrondissement), il n’a pas plus une goutte et je n’ai pas pleuré. Mais allez donc épouser un Noir quand vous êtes Blanche, enceinte jusqu’aux yeux et que vous n’avez plus 20 ans et voyez les regards que certains ont pu me jeter.

Comme je n’avais plus 20 ans justement, cela m’a fait plutôt rire. Mais en d’autres temps , oui, j’aurais peut-être eu les larmes aux yeux. Alors la seule défense que l’on peut trouver, face aux cons, c’est le rire, la bonne humeur et le bonheur. Depuis, je m’applique à être heureuse. Mort au c. Moroc !