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Le livre Les femmes s’affichent, chez Syros, retrace les années de luttes des femmes pour un certain nombre de droits fondamentaux, comme la contraception, l’avortement, le travail, le droit à ne pas se faire tabasser pour un oui ou pour un non (on a encore du progrès à faire de ce côté-là-là)… A ne pas entendre non plus un certain président de la République dire : « Une femme ministre !… et pourquoi pas un ministère du tricot. »

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Le graphisme est simple, voire simpliste, mais il a le mérite d’être extrêmement explicite et efficace. La maison, l’homme immense, le bras levé, la femme, petite, qui se recroqueville. On n’a même pas besoin de lire le texte pour comprendre la situation.

Un tract diffusé à l’occasion d’assises contre la violence faite aux femmes quelques années plus tard, expliquait :

« Depuis le début de la lutte des femmes, des groupes se préoccupent des femmes battues.Une certaine collectivisation a permis aux femmes de prendre la parole là-dessus. Bien souvent, on considère que les femmes battues, c’est un problème individuel, que ça n’arrive qu’aux autres : “Le mari boit.”, “C’est un mauvais numéro.”, “Elle ne sait pas s’y prendre”.

» La situation est considérée comme banale et si les femmes commencent à en parler plus facilement, cela veut-il dire que cela va changer ? L’opinion que ce problème reste privé est la plus répandue. C’est bien évident pour nous que le problème n’est pas individuel, et qu’il faut le relier à la place faite aux femmes dans la société : infériorisation dans la famille, dans le monde du travail, appropriation autant aussi (mariage) que collective des femmes par les hommes, banalisation des violences faites aux femmes. et bien souvent, c’est à l’apparition du refus ou de revendications chez une femme du rôle qui lui est assigné que se concrétisent les premières réponses violentes. […] »

Je suis sûre que tous ceux qui liront ces lignes connaissent, comme moi, une, deux, trois femmes qui se font tabasser par leur conjoint, leur mari, leur concubin. Souvent, on refuse de le voir, de l’admettre. Ce n’est pas possible. Et puis un jour, elle craque, elle arrive chez nous le visage tuméfié, la lèvre en sang et ne peut plus longtemps nous cacher sa honte, sa misère. Et là, le ciel nous tombe sur la tête.

Quand une femme arrive à s’en sortir, il lui faut des années pour se reconstruire.

A contrario, une des affiches de mon post précédent, qui représentent des femmes repoussant le mari avec leur balai pour sortir de leur cuisine me fait hurler de rire. J’ai beau me dire qu’elle devait évoquer des situations réelles et pénibles de cette époque, je n’arrive pas à la prendre au sérieux. Elle est outrancière dans sa typo, sa construction.

Certaines de ces images sont beaucoup plus poétiques et par là, beaucoup plus fortes et efficaces.

Est-ce qu'il va faloir remettre ça ?
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Il y en a de rock’n’roll, qu’on pourrait complètement réutiliser de nos jours, comme celle-ci qui date de juin 1979.

Et puis il y celle-ci signée Claire Brétécher, qui date de 1975.

Affiche du MLAC

 Elle me fait trop rire. En voilà trois qui, à mon humble avis, vont passer un mauvais quart d’heure. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Ce ne sont pas des femmes qui vont faire la peau à trois mecs, mais des nanas qui vont en découdre avec trois institutions bastion du paternalisme et du patriarcat (et qui se sont fortement féminisé depuis, enfin surtout pour deux d’entre elles) : la justice, la médecine et la police. Moi, parfois, face à certaines situations actuelles, j’aimerais bien qu’on retrouve cette verve !