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Vaudou-Daoulas

Aujourd’hui, je vais entamer une nouvelle rubrique, mes lectures. En ce moment, je bouquine ce que vous voyez ci-contre. C’est le catalogue de l’exposition organisée l’an passé par l’Abbaye de Daoulas et probablement ce qui s’est écrit de plus intelligent et intéressant sur la religion vaudou.

L’expo, déjà, était une merveille, avec des objets rares et beaux. Mais ce catalogue est passionnant.
Le vaudou est né en Afrique occidentale, dans le royaume du Dahomey. Il gagna le nouveau monde avec les esclaves. A Haïti, il devint une religion originale qui intégrait des rites d’autres ethnies, et d’autres tout à fait créoles. Elle devint le ferment de la révolte des esclaves et le ciment de leur identité.
Bien sûr, les propriétaires terriens en firent des descriptions d’épouvante de possession diabolique, de sacrifices humains, de rites sanguinaires, etc. Au 

moment, de la révolution haïtienne, la violence n’avait guère de camp. Mais c’est cette légende noire, amplifié par les Américains quand ils occupèrent l’île au début du XXe siècle, que nous connaissons aujourd’hui.

Nous sommes bien loin de la réalité à laquelle les ethnologues ont rendu justice. Mais le vaudou n’est pas pour autant un folklore. C’est une religion, une conception du monde et du divin extrêmement complexe, cohérente où l’art à une place si importante.

« La manière proprement unique qu’eut un peuple placé dans une situation d’extrême souffrance, de s’inventer, en frictionnant de part en part le réel pour le rendre habitable. »

Pour aller au-delà d’une simple lamentation sur le sort de nos frères les hommes et pour essayer de comprendre, au-delà des clichés, des raccourcis et du mépris.

Parce que cette misère a tout de même créé des écrivains remarquables, des musiciens internationalement connus et des peintres et sculpteurs de tout premier ordre.