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Noël à Nice

Ce que je déteste le plus dans les vacances, c’est le voyage. Surtout quand il est long et que je dois conduire. En fait, c’est la seule chose que je déteste… En général, ça ne loupe pas, je suis tellement angoissée la veille que je n’arrive pas à dormir. Alors j’entame les kilomètres avec des heures de sommeil en moins, ce qui n’est pas franchement la meilleure idée que je puisse avoir.

C’est la vie…

Le samedi matin de notre départ, je me suis levée à 7 heures pour finir les préparatifs, prendre le petit-déjeuner et chercher la voiture de location. La voiture, c’est une étape importante. Je ne sais pas pourquoi, mais les filles y sont très attentives. Comme nous changeons de type de véhicule à chaque voyage, elles sont très impatientes de le découvrir… Cette fois-ci, elles ne vont pas être déçues, on m’a octroyé une Alfa Romeo gris sombre, très belle ligne, très confortable, très beau tableau de bord (ça les attire).

En attendant, je sors de chez le loueur Gare du Nord et me dirige vers la place Pigalle. Au carrefour de Barbes, je tourne à gauche comme je sais que je n’ai pas le droit de le faire, mais comme tout le monde le fait tout le temps… Sauf que là, ma journée démarre mal, parce qu’il y a plein de flics qui n’attendent que des pigeons dans mon style pour engraisser les caisses de l’état qui sont, on le sait, plus que déficitaires…

Je me fais donc arrêter. Je joue la parfaite idiote qui ne conduit jamais dans Paris (c’est une voiture de location tout de même) : « C’est interdit ? Mais pourtant mon Bus tourne toujours ici… » Autant dire que ça ne marche pas. Le monsieur de la police est là pour verbaliser, il a probablement un quota à remplir. Et s’il reste parfaitement courtois, il n’en sort pas moins son carnet… Gloups ! Heureusement, je m’en tire pour un 22 euros « si vous payez dans les trois jours ». Après, ça passe à 35. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde et le chèque partira dès mon arrivée à Nice…

Deux heures plus tard, soit avec une heure de retard sur le programme prévu, comme d’habitude, nous partons enfin, la voiture chargée à bloc, pour presque 1 000 kilomètres. Stress maximum. Récit de voyage, aucun intérêt, on a pris l’autoroute, il faisait beau. J’ai fait attention à ne pas me faire flasher par les nouveaux radars. Mais je crois que je n’ai pas pu l’éviter. A un moment, une voiture me collait au train (moins de 1 mètre derrière moi, à quelque 125 km/heures ou pas loin). J’ai donc fini par accélérer pour pouvoir me ranger sur la file d’à côté, décélérer avec cet individu me semblant trop dangereux. Hélas, on passait à côté de ces nouveaux radars la mode Sarko… Je ne sais pas si le flash a été pour moi ou mon poursuivant… Mais ça m’a fait râler. Y a plus qu’à attendre le résultat la maison.

Fatiguée comme je l’étais, je me suis demandée comment j’allais arriver au bout. J’ai même désespéré. Et puis je me suis rendue compte que Marseille était beaucoup moins loin de Nice que prévue et ça m’a redonné le courage de finir.

Nous sommes arrivés chez ma sœur à un peu plus de 20 heures… De quoi passer une agréable soirée, ce qui compense la longueur de la route. Les cousines se sont retrouvées/découvertes (suivant les âges) avec grand plaisir. Mes nièces, Chani et Célia, ont deux mois de moins que Garance. Elles sont nées le 25 décembre. Elles attendaient donc avec impatience les cadeaux, notre arrivée étant promesse qu’ils n’allaient pas tarder.
Et puis toutes ces cousines, ce sont des camarades de jeux…

On a fait dîner les filles (cinq ! une vraie volière, comme lorsque j’étais moi-même gamine, puisque nous sommes cinq sœurs…) Puis nous les avons envoyées se défouler dans la chambre des enfants pour pouvoir dîner tranquillement, tous les trois. J’ai veillé à ce qu’elles jouent longtemps, suivant en cela une de mes vieilles maximes : quand tu veux dormir le matin, veille à ce que tes enfants ne se couchent pas trop tôt… Tous les parents me certifient que chez eux, ça ne marche pas. Mais à la maison, aucun soucis. Sans doute aussi parce que ma petite organisation est agrémentée d’un énergique : « Retourne te coucher et laisse-moi dormir » si la jeune classe ose se présenter avant une heure que j’estime décente, à savoir 9 heures le matin.

Ma sœur n’en revenait pas que ses filles tiennent aussi bien le coup, vu que d’habitude, elles sont au lit à 20 heures au plus tard. Même quand des amis viennent dîner. Ma sœur est seule avec ses filles et je comprends qu’elle ait besoin de faire des breaks. En l’occurrence les coucher tôt. Mais ce soir, c’est différent, elle a ses invités et ses filles les leurs. Et elles foutent relativement la paix à leur mère.

Enfin, la jeune classe a été couchée vers 23 heures et la vieille garde n’a pas tardé non plus. J’étais lessivée, Aude et Fritz aussi. Minuit ne fut pas l’heure du crime mais celle du dodo !

Pour la première nuit, Aude nous a laissé sa chambre et s’en est allée dormir au salon. Son plan était d’alterner pour laisser l’une de nous dormir le matin pendant que l’autre s’occupe du petit-déjeuner des gamines. Sous entendu que celui qui faisait canapé aurait les nuits les plus courtes. À ceci près que les filles préféraient jouer dans leur chambre plutôt que de se précipiter prendre leur bol de lait, que les deux chambres sont face à face et donc assez communicantes question bruit. La grasse matinée ne fut donc pas celle escomptée. Pas très grave, un puissant mal de dos m’a de toute façon fait quitter le lit de bonne heure…

Après les tartines et le chocolat (thé pour moi, merci), les enfants sont restées dans le salon à regarder un DVD, pendant que je défaisais les bagages et qu’Aude lavait la vaisselle. Le Nôm s’est vite éclipsé pour aller se baguenauder dans les rues avoisinantes. Et faire son tiercé. Ensuite, il a fallu faire habiller les mousmés qui trouvaient bien plus drôle de rester en pyjama voire toutes nues. Une promesse de sortie au square leur a donné un début de motivation. Nous avons sorti les vélos et les trottinettes…

Ma sœur habite un domaine qui appartenait au comte de Falicon. Il l’a légué à je ne sais qui à deux conditions : y construire des logements sociaux et y protéger les espèces d’arbres et de fleurs, pour certaines assez rares, qui agrémentaient son domaine. De fait, je n’ai jamais vu résidence HLM bénéficiant d’un aussi beau et luxuriant jardin. Et des Garance…

Au pied de l’immeuble où vit Aude, un terrain de jeu pour enfants, avec balançoires et toboggan. C’est là qu’on emmène les filles se dégourdir les jambes et les cordes vocales : c’est bien connu, une enfant qui joue, ça crie. Aigu quand c’est une fille, plus grave quand c’est un garçon, mais de toute façon, les tympans des parents souffrent… A midi et demi nous fûmes gentiment chassées par le gardien de la cité car le terrain de jeu ferme entre midi et deux. Nous nous installâmes au soleil, un peu plus loin. Lou et Garance faisaient des acrobaties en trottinette ou en vélo, Célia faisait la tête, ce qui lui arrive souvent, Chani jouait les charmeuses, ce qui lui arrive tout aussi souvent et Léone me faisait des déclarations d’amour « Je t’aime maman. » Depuis qu’elle a découvert ce que cela voulait dire, elle n’arrête plus, et j’aime ça… Oh oui.

Ma dernière sœur, la plus jeune, qui vit également à Nice, nous a rejointes. Elle est comédienne et metteuse en scène. Elle appartient à la troupe Vis Fabula. Mes filles lui ont sauté dans les bras. Elles adorent leurs tantes niçoises qui le leur rendent bien. Nous sommes montées pour préparer le déjeuner. Luce s’occupant des filles, Aude et moi de la bouffe et arrivant pourtant à papoter malgré tout. Repas des enfants, repas des parents (la table n’est pas bien grande), puis sieste de certains enfants. Et séance de détressage. Pendant que je m’occupais de Léone, Luce, avec infiniment de douceur et de patience, s’escrimais sur la chevelure de Garance. Les tresses, c’est très joli, mais c’est long et douloureux à faire, long et douloureux à défaire… Ceux qui n’en sont pas convaincus regardent la bouille de Garance.

Il y a une lumière très particulière dans l’appartement de ma sœur. Elle l’a entièrement décoré elle-même. Le clou, ce sont ses WC. J’ai oublié de les photographier. C’est un petit jardin miniature. Moquette verte, couvercle couleur prairie décorée de petites fleurs, frises fleuries au mur, grand soleil sur la porte et coccinelles collées un peu partout, le tout entièrement fait à la main par ses soins. On y passerait bien plusieurs heures tant le tout est charmant.

Le salon est jaune, la chambre des enfants également avec de grands soleils peints à l’éponge sur les murs, la chambre de ma sœur ocre rouge. Pour peu que le soleil donne, ce qui a été le cas toute la semaine, on peut y faire de très belles photos…

En fin d’après midi, nous avons ramené les filles au square. Balançoire et toboggan encore. Et jeu à se faire peur avec Luce. Tu m’attrapes, tu ne m’attrapes pas… Les filles, pas moi. J’ai passé l’âge. Moi, je papotais tranquillement avec Aude. Vous savez deux frangines qui s’entendent bien, quand elles ne se voient pas de six mois, elles en ont des choses à se dire… Nous sommes rentrées dans la nuit, à la lueur des lampadaires. Le ciel était bleu sombre, le ciel de Méditerranée. Une étrange beauté.

Enfants au bain, adultes à l’apéritif, dîner, papotis, dodo. Un dimanche…

A suivre… Peut-être…
Je mettrai d’autres liens photos au fur et à mesure