Wow ! Bernard m’avait dit que je n’allais pas regretter le voyage. En effet. C’est… putain, les mots me manquent. Je n’ai qu’une envie : courir, courir et plonger là bas, tout au bout. Dans cette mer qui scintille. J’aurais dû pendre mes lunettes de soleil ! C’est con. J’ai mal aux yeux maintenant…
Merde, il est long ce ponton. Y en a qui disent que c’est le plus long du monde. Je sais pas si c’est le plus long, mais ça fait au moins cinq minutes que je cours comme ça… et j’ai pas l’impression d’avancer d’un iota.
J’pourrais m’arrêter. Mais non, j’ai trop envie de plonger. Je crève de chaud. C’est quoi aussi ce temps. On s’est caillé les miches tout le mois de mai. J’ai même ressorti la polaire et les gants pour le vélo. On se pelait grave. Et puis d’un coup, en deux jours, paf ! 30 °C. J’en peux plus tellement j’ai chaud.
J’vais pas m’arrêter, j’vais continuer. Allez plus vite. Ça va être bon. J’dois plus être loin maintenant. J’vais sauter dans l’eau fraîche. Ah ! j’le sens bien…
Putain, j’en peux plus. J’en ai marre. Il est long c’ponton… Allez, encore un effort mon vieux. J’vois plus rien, j’ai de l’a sueur plein les eux. J’dois y être là. Alleeeeeeez !!!! Je saute…
Dans la salle de sport quasi déserte, trois hommes se pressent autour d’un quatrième à terre, inanimé.
– Dis, Bernard, qu’est-ce qui s’est passé ?
– J’en sais rien, quand je suis arrivé, il courait sur le tapis. J’me suis r’tourné pour parler à Guy. J’ai entendu un grand bruit, et paf, il était par terre…
– Moi, j’ai tout vu. Il est ouf ton copain, Bernard… Il courait comme un malade. Il était tout rouge. Je m’suis dit : « Il va faire un malaise. » Et j’t’ai appelé. Mais au même moment, ce con, il a sauté !
– Il a sauté ???!!!!
– Ben ouais, j’te jure. J’ai jamais vu ça. Comme à la piscine. Il courait, il a sauté ! Il s’est pris les pieds dans la machine, il s’est mangé le poster. Et il est tombé. Comme une crêpe. J’en reviens pas. Mais qu’est-ce qu’il lui a pris ? Il a dû se faire mal en plus ce con !
– Tu parles, pour rentrer dans le poster, il a dû faire un sacré bond.
– Bon, moi j’vais appeler le Samu. Restez à côté de lui, au cas où il se réveille, qu’il bouge pas.
– T’en fais pas Bernard, avec le coup qu’il a pris, ça m’étonnerai qu’il bouge… Non, mais quand j’y pense, il s’est mangé le poster… Remarque, c’est une belle photo. T’as vu ce ponton. Ça donne envie de courir et de plonger… Regarde, la mer, elle scintille…
Ceci est ma participation au diptyque 2.7. L’histoire de la photo de Jérôme. En cliquant sur la photo, vous pourrez découvrir d’autres photos du monsieur.
1. Le lundi 12 juin 2006, 05:29 par Anitta
Ha ha ! Dis, il était pas un petit peu dopé, ton jogger ?
2. Le lundi 12 juin 2006, 15:43 par Karaba (la vraie!)
J’ai cru que j’y étais! J’ai lu deux fois, j’ai ri deux fois! Je reviendrai ce soir pour rire encore!
J’espère que ce n’est pas mal de rire! Pauvre Bernard!
P.S J’y suis retournée. Il est toujours inanimé, et le Samu qui tarde! Et mon rire si peu compatissant!
3. Le lundi 12 juin 2006, 16:16 par akynou/racontars
Je suis très contente qu’il fasse rire mon jogger fou 
On rit toujours de la chute des autres. A date, le samu n’est toujours pas passé
Par contre, faut que je corrige les virgules, parce que le mec à terre, c’est pas Bernard. Bernard, c’est son copain, le proprio de la salle de gym… Mais sans les virgules évidemment, on peut pas deviner…
4. Le lundi 12 juin 2006, 22:57 par Karaba (la vraie!)
Grâce à Skype, j’ai pu entendre le rire très lointain, de ma petit soeur qui lisait le fabuleux saut de ni Bernard, ni Guy, mais de l’autre!
5. Le lundi 12 juin 2006, 23:08 par Dom
Alors là, après une morne soirée un peu ratée et le blues de l’instit avec ptit bout pleureur, je me suis payée une bonne tranche de rire bien franc. Excellente idée, on imagine tout à fait le bonhomme qui saute vaillamment au bout de son tapis. Situation cocasse et absurde, merci pour le bienfait. Je crois que je vais aller me coucher sereine (ouf j’ai gagné 4h00 !)
Trop fort !
Dom éperdue de reconnaissance (sans blague !)